Newsletter du 5 août
Chers lecteurs,
De ces films-là qu’on découvre dans des conditions idéales, silence d’église, fauteuil de première et précision de l’imagerie médicale, et de ceux-ci, depuis des bancs et sur de tout petits écrans, dans le désordre des appartements bruyants, qu’attend-on en définitive ?
Du rab de dessert à la cantine du collège ? De la beauté à l’état brut, pas délestée de ses poignées pour entrer dans l’utilitaire ni repeinte en beige pour contenter la copro ? (dans cette série de métaphores pas très habiles, le cinéma est tour à tour un aliment, un meuble, un mur – faudrait savoir)
Qu’ils nous consolent des jours de pluie, de la grisaille fondamentale qu’ils nous rappellent ? Ou qu’ils rachètent les mauvais films, dont le nombre et le poids nous plombent ?
Des beaux films, que peut-on écrire qui en soit digne, et des mauvais, qui ne nous expose au soupçon – vous me pardonnerez l’expression – d’être les pisse-froids de service, mandatés par le Vatican pour dénoncer, là où d’autres voient un miracle, une escroquerie ?
Un jour au moins dans la semaine on ne sait plus – dommage que ça tombe aujourd’hui.
Thomas Fouet
Photo : Holy Motors – Copyright Les Films du Losange
Newsletter du 5 août 2020
