
Ces avis sont extraits des fiches parues dans le numéro 2147 des Fiches du Cinéma
Les Oiseaux de passage
de Cristina Gallego et Ciro Guerra
Film d’ouverture de l’édition 2018 de la Quinzaine des réalisateurs, Les Oiseaux de passage parvient à introduire une réflexion ethnologique au sein d’une histoire de gangster ; une subtilité qui lui permet de transcender habilement les codes du genre.
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Autres films à voir cette semaine
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Alex, le destin d’un roi
de Joe Cornish
Le réalisateur d’Attack the Block s’empare du mythe des chevaliers de la Table ronde dans ce film d’aventures à destination des pré-ados. Les jeunes acteurs – Louis Serkis, fils d’Andy, en tête – s’en sortent comme ils peuvent, mal aidés par un scénario inégal. Divertissant, sans plus.
Ariol prend l’avion !
Film collectif
Ce programme ravira successivement les plus petits, puis leurs aînés, fans d’Ariol ou non. Les nombreux niveaux de lecture convaincront enfin les adultes. Si le programme manque donc d’homogénéité, la réussite de chacun des courts est cependant indéniable.
Blanche comme neige
de Anne Fontaine
Elle est belle mais a perdu le goût des plaisirs de la vie. Sa belle-mère, la voyant comme une rivale, veut le faire disparaître… Bienvenue dans cette adaptation très contemporaine de Blanche-Neige, qui ne manque pas de caractère mais de subtilité.
La Familia
de Gustavo Rondón Córdova
Avec en arrière-plan un tableau social à la touche impressionniste, ce film narre un drame père-fils très tendu. L’évolution d’un jeune garçon presque sauvage est dépeinte avec subtilité, renforcée par une réalisation stylisée et un travail pertinent sur le son.
Genèse
de Philippe Lesage
Philippe Lesage trouve, avec son nouveau film, une forme suprême de cinéma, lancinant comme une scie, langoureux et volatile comme un chant intime chuchoté à l’orée des sentiments, non pas contre mais tout contre la beauté fugace de l’amour.
Le Grain et l’ivraie
de Fernando Solanas
Fernando Solanas s’insurge contre le modèle agricole argentin : déforestation, monoculture du soja et usage intensif des agrotoxiques. Malgré la qualité de certains intervenants, il livre une réflexion convenue portée par une image disgracieuse.
Les Grands squelettes
de Philippe Ramos
Film ample par son propos et sa densité discursive et un peu rabougri par son traitement déclamatoire, Les Grands squelettes apparaît comme une suite composite de fragments sur le sexe, dont la cristallisation systématique agace et fascine à la fois.
L’Incroyable aventure de Bella
de Charles Martin Smith
Inspiré d’une histoire vraie, L’Incroyable aventure de Bella suit un scénario très manichéen, propose peu de qualités formelles et peu de surprises. Il n’en compose pas moins un divertissement familial sincère et émouvant qui trouvera son jeune public.
Love, Cecil
de Lisa Immordino Vreeland
Pédagogique sans être trop scolaire, extrêmement bien documenté, Love, Cecil est une plongée passionnante dans la vie de Cecil Beaton, un homme aux mille vies qui a su affirmer sa vision singulière de la beauté en faisant fi des tabous de son époque.
Pour Ernestine
de Rodolphe Viémont
Bipolaire, Rodolphe Viémont interroge sa maladie et la créativité à l’aune de sa relation avec sa compagne et de la naissance de leur fille Ernestine. Une œuvre humaine de haute volée, où la souffrance se mue devant nous en ode à l’amour et à l’espoir.
Ray & Liz
de Richard Billingham
Instantanés d’une enfance dans le chaos des années Thatcher, Ray & Liz est un portfolio déglingué et émouvant d’un outre-monde qui se passe bien des sentiments, d’une zone grise du monde trop longtemps refoulée et ici expulsée par son réalisateur.
Royal Corgi
de Ben Stassen et Vincent Kesteloot
Portées par l’accent idoinement snob de Guillaume Gallienne, les mésaventures de Rex, le corgi préféré de la reine, offrent une plongée savoureuse à Buckingham Palace. Les clins d’œil à l’actualité amuseront les adultes mais perdront sans doute les plus jeunes.
Simetierre
de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer
Sans révolutionner les codes ni transcender le genre, cette nouvelle relecture du classique de Stephen King charme par ses choix d’adaptation et son appétence pour une horreur « old school ». Un parti pris amusant à défaut d’être réellement terrifiant.
Le Vent de la liberté
de Michael Bully Herbig
1979. Près de Berlin, deux couples veulent fuir à l’Ouest en montgolfière. Un premier échec met sur leur piste un lieutenant-colonel de la Stasi. D’après une histoire vraie, un récit haletant en lien avec notre époque.